J’ai beaucoup voyagé et je sais que je voyagerai encore.
En revenant sur ces terres où le monde a commencé, j’imaginais que j’allais rencontrer une nouvelle partie de moi.
Que le monde sauvage qui était si loin allait s’emparer de mon être pour en révéler le meilleur.
Je rêvais de rencontrer l’animal sauvage, d’apprendre et pourquoi pas de me connecter à lui.
Nous sommes tellement différents et pourtant si proches que je me sentais comme attirée. J’avais déjà ressenti ça avant, plusieurs fois avec des personnes de mon espèce.
Certaines plus que d’autres ne vous attirent et, comme si vous les connaissiez déjà, cette envie de partage et d’échange est immédiate.
J’aime les animaux parce qu’ils m’inspirent et je les respecte car je décèle en eux une certaine forme de vérité. Celle dont je m’éloigne dès que je me perds dans le quotidien.
J’admire cette authenticité, cette simple idée que le vivant puisse exister, uniquement pour ce qu’il est.
C’est cette présence que je recherche, ce rapport au tout, en acceptant d’être, juste là, à ma place.
Alors, je suis venue ici. D’abord pour vivre, puis apprendre et enfin, trouver la meilleure façon de partager à mon tour cette vision.
Et en chemin, je me demandais encore ce qui était vraiment important ? était-ce la façon dont je voulais partager tout cela ou bien l’essence que j’y mettais ?
Je voulais éduquer les prochaines générations mais j’avais encore besoin de m’éduquer moi-même.
Et c’est ici que j’ai appris.
Non pas dans les écoles en suivant un programme, non pas durant de nombreux jours et de nombreuses heures de cours ou, de pratique.
Il m’a fallu une seconde, une rencontre et je savais déjà tout.
Il était juste là, devant moi, puis, il a touché mon âme.
Le premier souffle, celui qui nous rend si vivants. Il était resté en suspens, au-dessus de ma tête toutes ces années, et ce jour-là, comme si tout était déjà écrit, c’était son heure.
Il était tellement beau, tellement vrai et tellement vivant que les murs de mes croyances se sont effondrés. Plus rien n’était réel, plus même celle que je pensais être ni même la vision que je m’étais construite de cet univers immense.
En se connectant au plus profond de mon être, il m’avait rendu ma liberté.
J’étais libre de croire, de sentir, d'aimer et surtout, d’exister. J’ai compris qu’il n’y avait aucune limite sur terre si ce n’est, le devoir de continuer à chercher.
Non pas déployer un monde de connaissances, mais bel et bien partir à la conquête de nous-même, pour enfin découvrir celui ou celle que nous sommes et enfin reprendre notre place.
Parce que finalement tout est une question de place n’est-ce pas ?
Dans ce puzzle géant qu’est le monde, chaque pièce est unique et chacune a sa place. Certaines ont besoin d’être les unes à cotes des autres et de s’imbriquer parfaitement et ce, peu importe leurs différences.
D’autres, au contraire, sont aux extrémités et ne se toucheront jamais. Pourtant, la beauté de ce puzzle que forme le monde, apparait dès lors que le tout s’assemble.
À ce moment précis, le détail des formes a disparu autant que la distance entre les pièces des extrémités.
En réalité, lorsque chacune des pièces si uniques ont trouvé leur place, le puzzle est bel et bien complet et solide.
Et loin de tous les détails qui apparaissaient si complexes et différents au début, chaque petit morceau a désormais perdu de son importance, car à la fin, nous ne formons qu’un.
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